Evasion de Mathilde Elwyn [FINI]

J’étais en train de manger quand je sus que l’heure de l’évasion était arrivée. Je me levai et marchai d’un air naturel vers la porte de sortie. Au lieu de prendre à droite pour aller dans la cour, je me dirigeai vers une porte blindée qui était toujours fermée. Enfin presque toujours. Dans trente secondes environ elle allait s’ouvrir. Maintenant ! Je bousculai celui qui venait de l’ouvrir et lui lança un petit désolé. Je savais qu’il n’allait rien dire car à cette heure-là il n’a pas toute sa tête, vous voyez ce que je veux dire. Je traversai un long couloir et ouvris la porte. Une petite dernière étape et la liberté étaient à moi. La grille qui donnait sur le port s’ouvrit. J’entendis le bateau. Il était enfin arrivé. Je sortis et vit grâce à la lumière de la lune quelque gardien de la prison emporté des cargaisons. Je me faufilai dans la soute. Mon plan a marché comme prévu et heureusement. J’ai quand même mis un mois pour le mettre en route. Il y avait juste un calcul que je n’avais pas ajouté à l’équation. Qu’allais je faire ensuite.  Aucune idée mais j’improviserai. Mince ! Manque de bol, j’ai le mal de mer. Après une éternité le bateau s’arrêta. Je voulus sortir précipitamment quand la soute s’ouvrit mais je fus ébloui. Une lumière chaude m’éclaira et je sus que c’était ce que parlaient tous les prisonniers. Le soleil. Je sortis lentement les yeux remplis de larme de joie. Ce moment magique fut vite interrompu par un vomissement que j’ai retenu tout le long du voyage. Les hommes commencèrent à rouspéter et me firent dégager très rapidement. Une vieille femme avec un grand cœur me prit gentiment et m’emmena chez elle. Elle fit à manger et commença à me parler.

-Alors ma petite, on vient de s’évader ? Je vais te faire un bon petit plat comme tu n’en as jamais mangé.

-Merci.

-Pas besoin de me remercier, ma petite. Dit-elle en posant devant moi un bol de soupe et une grande cuillère. Comment a tu réussis à t’échapper ?

-Avec un plan, madame.

Je pris le bol de soupe et le vida à vitesse grand V. Je m’essuyai la bouche avec ma manche et la dame me resservit. Cette fois-ci je pris le temps de déguster. Un jeune homme entra avec plein de papier, il commença à râler mais s’interrompit en me voyant.

-Qui-est-ce ?

-Ta coéquipière mon fils. Elle se tourna vers moi. Mon fils est un inventeur et à des problèmes. Je me suis dit vu que vous êtes intelligente vous pourrez travailler avec lui et en échange je vous héberge, vous nourrit et vous habille.

Son fils soupira et me serra la main.

-Enchanté, je m’appelle Charlie. Je parie que vous vous êtes échappée de prison avec un plan.

Je le regardai ébaubi et il commença à me dire que son père s’était aussi échappé de prison avec un plan et qu’il est devenu un grand inventeur.

-Je m’appelle Mathilde et j’accepte volontiers.